La Maison du Pêcheur



Texte par @MarieLooper
Révisé et édité par @Szaz22

Alain Chartrand, fils du syndicaliste Michel Chartrand, nous revient à la réalisation d'un long métrage de fiction après 11 ans d’absence. En effet, son dernier film, le jardin d’Anna, date de 1996. Il est aussi le réalisateur derrière le succès Ding et Dong le film.

Son nouveau film, en hommage à son père, traite de la genèse de la cellule Chénier du Front de Libération du Québec. Nous suivons l’été de Pierre et Paul Rose, interprétés respectivement par Vincent-Guillaume Otis et Benoît Langlais, ainsi que de leur ami Francis Simard (Charles-Alexandre Dubé), qui décident de louer un chalet à Percé dans le but de sensibiliser les pêcheurs gaspésiens à l’exploitation économique qu’ils subissent. De plus, ils souhaitent les instruire en invitant des conférenciers afin de discuter de la cause de l’indépendance et de la justice économique.

La Maison du Pêcheur devient rapidement un lieu de regroupement pour de jeunes hippies, fêtards et activistes en tout genre et cela dérange. Les villageois feront tout ce qui est en leur pouvoir pour les expulser. Mais le petit groupe résiste et un fils de pêcheur, Bernard Lortie, joué par Mikhail Ahooja, se joint même à leur groupe. Cette association aura des conséquences funestes. La Maison du Pêcheur se concentre uniquement sur les circonstances de la rencontre et de l’évolution des idées du groupe. Décision qui fait en sorte que le film n’a pas autant de lourdeur que certains autres films historiques. De plus, la forme romancée du récit donne un résultat des plus appréciables.

Dans ce film, le clivage entre les travailleurs et les patrons est soutenu par l'opposition entre les francophones et les anglophones (les patrons étant généralement anglophones). Nous observons aussi une différence marquée entre les diverses générations, se situant globablement au niveau des idées. Les jeunes veulent du changement, alors que les plus vieux se sont accoutumés à leur existence.

Aussi, La Maison du Pêcheur a été presqu'entièrement filmée en noir et blanc, ce qui donne une esthétique très intéressante qui exprime pleinement la noirceur économique dans laquelle la région de la Gaspésie était plongée à cette époque. Au final, le résultat en fait un thriller historique à la fois réaliste et touchant relatant avec un net souci du détail une partie sombre de l'histoire du Québec. À voir !

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