critique par Mathieu Chamberland (@mathchamb)
Mettons immédiatement quelque chose au clair. Tous ceux qui me connaissent bien savent que je suis un fan fini de Marie-Mai depuis le début de sa carrière post Star académie. C'est donc avec fébrilité que je m'apprête à critiquer le 5è album en carrière de Marie-Mai. Y aller de manière objective quand aucun des 4 derniers albums de la chanteuse n'a déçu relève du défi mais qui n'a jamais osé ne peut savoir s'il peut réussir. Inattendu jusqu'à tout récemment, l'annonce de la sortie de M a eu l'effet d'une bombe chez ses nombreux fans heureux d'apprendre qu'ils auraient du nouveau matériel à se mettre sous la dent... ou dans les oreilles avant le départ de la chanteuse pour prendre du temps pour elle et tenter de fonder une famille.
Je n'ai pas l'habitude d'utiliser la méthode "chanson par chanson" pour élaborer mes critiques mais je ne voyais pas d'autre moyen pour arriver à donner mon opinion du plus récent album de Marie-Mai.
En ouverture, la chanson À bout portant démarre le tout de manière canon (désolé pour le jeu de mot) avec un arrangement orchestral puissant venant s'amalgamer parfaitement avec les guitares électriques. Tout au long de la pièce, un sentiment d'urgence, de presse, de questionnement se fait sentir.
En ne laissant aucune chance à l'auditeur, l'album poursuit avec Transparent, la chanson la plus "heavy" de Marie-Mai, selon moi, plus pesante et intense encore que Cauchemar (Que l'on retrouve sur le second opus, Dangereuse attraction), avec en prime un refrain puissant et ultra mélodique. De loin ma chanson préférée sur M.
Suit la très "funky" Tourner avec son rythme de guitare endiablé et sa basse prédominante. Cette chanson casse ce qui était lancé avec les deux premières et amorce un des nombreux changements d'influences sur cet album somme toute éclectique. Fait à noter: effet voulu ou non, la rythmique et les paroles de cette chanson nous font vraiment sentir comme dans un tourbillon.
Vient l'une des grandes surprises de l'album, avec la chanson Ne m'écoute pas, une des premières chansons réellement "hip-hop" de Marie-Mai. En duo avec Boogat, avec qui elle avait collaboré auparavant au gala de l'ADISQ, la pièce, aux accents électroniques appuyés, propose une finition typique du genre malgré le fait que l'on y entend tout de même la signature Marie-Mai, avec des textes solides et un refrain accrocheur.
L'album enchaîne avec les deux chansons les plus "pop" de celui-ci. Donne, contrairement à Indivisible, la pièce suivant celle-ci sur M, est beaucoup plus proche du "pop rock" d'aujourd'hui. J'adore le refrain de cette chanson, ultra mélodique et accrocheur, au texte peut-être un peu plus simple, mais tout de même efficace.
Indivisible, comme mentionné précédemment, est sans aucun doute la chanson la plus "pop" et "électronique" de M. Malheureusement, pour des raisons qui me sont personnelles, cette pièce est celle que je préfère le moins. Il y a en elle une influence très 1980 qui ne m'interpelle pas. Il en faut pour tout les goûts, après tout.
Pratiquement à mi chemin de l’album nous explose en plein visage le nouveau "hit single" de M, une pièce similaire à Transparent, mélodique et pesante, avec une Marie-Mai en voix et tout en puissance. Elle interprétera ce Conscience sans aucun doute lors de sa tournée des festivals qu'elle entreprendra cet été. Succès garantie! Le bien et le mal n'ont qu'à bien se tenir!
Que dire de Lourd, première pièce de la deuxième partie de M ? Relativement simple et similaire à plusieurs succès rock du passé, la force de cette chanson réside encore une fois dans un refrain magnifiquement bien ficelé et une montée mélodique vraiment intéressante dans les couplets.
Marie-Mai mentionne à propos de la prochaine chanson, Rien à perdre, que Fred et elle l'ont composée lors d'un voyage à Las Végas. Avec ses airs "pseudo country-folk-blue-grass" (on peut vraiment pousser les sous-genres à leur limite quand on le veut vraiment) dans les guitares en intro, on sent vraiment le bonheur transpirer tout au long de la chanson. Une pièce joyeuse, sans prétention, qui fait sourire.
Suis-je le seul à penser que chanter en français va très bien à Jonas ? Le premier simple de l'album, lancé bien avant sa sortie, Jamais trop tard, est encore une fois la preuve que le duo St-Gelais/Bouchard est une machine à succès. Reste à voir avec qui Marie-Mai l’interprétera en spectacle cet été. Si je peux me permettre une suggestion bien humble, inviter des jeunes chanteurs de chaque région qu'elle visitera m'apparaît une bonne idée.
La prochaine chanson, seule balade de l'album, aborde un sujet qui, tristement encore en 2014, doit être absolument crié haut et fort. Dans Aimer comme toi, Marie-Mai traite de l'homosexualité, de l'importance de rappeler aux gens, même si cela ne devrait pas être nécessaire, que quiconque, peut-importe son orientation, à le droit de vivre librement son amour et de le déclarer à tout rompre. Une pièce solide au message fort, haut en émotion.
L'album se termine avec la pièce Change, une chanson sans titre particulier, au texte d'espoir et d'allégresse, nous laissant en tête une Marie-Mai prête à la prochaine étape de sa vie.... celle d'une future maman prête à vivre le futur de sa jeune mais intense vie.
En conclusion, on a affaire encore une fois à un album solide et aux influences diverses. La production de ce disque, digne travail de Fred St-Gelais, démontre hors de tout doute l'immensité de son talent. Ses arrangements, le choix des sonorités, l'exploitation avec précision de toutes les facettes de la voix de Marie-Mai font de lui l'un des meilleurs producteurs de sa génération.
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