Only Lovers Left Alive - Critique

Deux vampires sont en amour depuis la nuit des temps et, pour une raison inconnue, ne demeurent plus ensemble. La femme doit cependant rejoindre son amant, pour qui l'immortalité est devenue trop lourde à porter et qui désire se suicider.

    Le concept de vampire n'est trop souvent utilisé que comme une fin. On ne les utilise à tort que pour raconter des histoires où le vampirisme et les problèmes associés sont centraux. La saga Twilighten est un excellent exemple, où tout ou presque tourne autour des vampires, mais qu'au bout du compte ça n'apporte absolument rien à l'histoire (je me considère généreux de qualifier d'histoire ces simulacres de scénarios). Heureusement, certains réalisateurs ont le tour de reléguer cet aspect au second plan et de s'en servir pour raconter quelque chose de plus. Le vampire devient un moyen plutôt qu'une fin. C'était le cas du sublime Let the Right One in, c'est aussi le cas de Only Lovers Left Alive, où Jim Jarmusch fait le pari d'offrir une critique sociale à travers les yeux d'êtres intemporels.

    Est-ce réussi? La simplicité du jugement que porte Jarmusch à travers ses vampires en diminue malheureusement un peu l'impact. L'homme, blasé et déprimé, désire se suicider parce que les humains, qu'il appelle « zombies », sont égoïstes et détruisent la planète. La femme tente de lui rappeler les différentes périodes noires de l'humanité pour le convaincre que ce n'est qu'une passe. La sÅ“ur de la femme, jeune et insouciante, sert d'image pour décrire le je-m'en-foutisme inhérent à notre époque.


    Qu'en ressort-il? Un film qui ne convaincra certainement pas par son message, mais qui séduira par ses images. Only Lovers Left Alive est beau, très beau. Les deux acteurs principaux (Tilda Swinton et Tom Hiddleston) sont parfaits pour le rôle, particulièrement Swinton. Deux villes nous sont offertes sous un angle nocturne : Tanger et Détroit. Les deux sont magnifiques à leur façon et on se laisse porter par la courte tranche de vie entre deux éternels amant qui nous est offerte. Les deux heures et des poussières passent en un clin d'oeil.

    Bref, on aurait apprécié une critique sociale plus subtile, plus juste même. C'est cependant le seul bémol du film et on ressort du visionnage avec une impression de légèreté, un désir de liberté et une soif de vie nocturne qu'il ne sera pas facile d'assouvir. Voyez-le à tout prix! 






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