Vincent Vallières - Fabriquer L'Aube



critique par Mathieu Chamberland (@mathchamb)

Dans cette ère d'électronique, de surcompression, de musique trop forte et foutrement pas originale, c'est toute une chance que nous avons au Québec de pouvoir compter sur des musiciens intègres, des artistes accomplis à contre-courant des succès ultra commerciaux, la relève louable des Séguin, Piché, Ferland et Charlebois de ce monde. Nous arrive donc Vincent Vallières avec son nouvel album, Fabriquer L'Aube (quel magnifique titre!), suivant le succès de son dernier opus qui incluait la populaire chanson, fidèle de tous les mariages récents, On va s'aimer encore. Vincent Vallières, c'est la tradition du chansonnier, de l'auteur-compositeur à texte, du revendicateur bohème (l'incroyable Asbestos et la ligne finale : "C't'a pelle pis à pioche, mon gars qu'on bâtit, sa route, sa maison pis son pays"), du raconteur d'histoires d'amour, de solitude, de joie et de tristesse. Vallières, ce n'est pas la voix grandiose, mais c'est la voix de l'émotion, la douceur d'un timbre vocal invitant, chaud et mélodique. D'ailleurs, là où il se démarque, c'est lorsqu'il laisse tomber les chansons plus rythmées pour les ballades bien senties, jamais mièvres, comme la magnifique Lili.

Le Québec regorge de talents. Les concours multiples nous inondent de nouvelles chanteuses et d'aspirants chanteurs et contrairement aux États-Unis, le succès est souvent au rendez-vous. Nous possédons des joyaux comme Marie-Mai, Coeur de Pirate, Pierre Lapointe, pour ne nommer qu'un échantillon minuscule de notre patrimoine. Les véritables amateurs de musique québécoise se doivent de compter parmi leur discographie Vincent Vallières, un artiste complet qui mérite tout notre respect.




Texte révisé par Isabelle Trottier (@Szaz22)

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