Louis Cyr : l'homme le plus fort du monde


Texte de @MarieLooper en collaboration avec @Szaz22

      Cette période de l'année en est une où sortent les gros blockbusters, tant au niveau américain que québécois. Louis Cyr, avec un budget de plus de8 M$, veut être un de ceux-là. Ce drame historique est destiné à nous faire connaître un personnage marquant de l'histoire du Québec tout en faisant vibrer notre fierté de canadien-français (le terme québécois n'étant pas utilisé à l'époque). D'après le roman de Paul Ohl, Daniel Roby, le réalisateur de Funkytown, nous plonge dans l’Amérique des années 1870 à 1912, où nous suivons Louis Cyr à travers les étapes qui l'ont mené au succès et à sa déchéance.

     Tout d'abord, notons que ce film est magnifique. L'image est impeccable du début à la fin. Les décors d'époque de Montréal et de New York sont surprenants de réalisme, d’autant plus que l'équipe de production ne s'est pas déplacée à l'extérieur du pays pour le tournage. Les villes qui nous sont présentées sont des matte painting. Dans ce cas-ci, l'imagerie par ordinateur a fait un excellent boulot. Nous soulignons le travail de Pierre-Simon Lebrun-Chaput, superviseur des effets visuels chez Oblique FX.

      Bénéficiant du travail de plusieurs talents québécois, ce film ravit aussi au point de vue musical. En effet, la trame sonore, entièrement composée par Jorane, est un petit chef-d'œuvre en soi. Elle ne vole pas la vedette, mais accentue avec finesse les moments émotifs de l’histoire, touten donnant un caractère d'époque aux ambiances du film.

      Connaissant Antoine Bertrand plutôt dans des rôles humoristiques,nous avons été ébahies de le voir dans ce film. Il incarne Louis Cyr de façon extrêmement convaincante. Sa force, sa détermination et sa sensibilité sont parfaitement dosées. Malheureusement, ce n'est pas toute la distribution qui nous a autant enchantées.

      Facture visuelle sans faille, musique envoûtante, jusque-là, tout est splendide. La faiblesse du film se trouve dans son fil conducteur, à même le scénario. Malgré un imposant budget, il peut arriver qu’un film soit moins apprécié. C’est le cas de Louis Cyr qui, sans être un mauvais film, ne parvient jamais à nous accrocher complètement. Notre impression est qu'à force d'accumuler les péripéties, on vient à en perdre la trame centrale. Il n'y a pas de crescendo vers un événement majeur, et c'est souvent ce qui tient le spectateur en haleine : le spectateur sait qu'il va arriver quelque chose, il attend, il a hâte que survienne ce moment. Bien sûr, cette approche est extrêmement conventionnelle, mais le film aurait peut-être gagné à mettre plus en valeur certains éléments.

      Cette tâche est certainement difficile, voire même quasi impossible lorsqu'on met la vie d'un homme comme Louis Cyr à l'écran. Comment bien représenter sa vie trépidante en 140 minutes ? Prenons le film pour ce qu'ilest : un drame d'époque qui évoque des événements de la vie de Louis Cyr. Vous en apprendrez sans doute davantage sur cet homme ainsi que sur la période durant laquelle il a vécu. Vous vous régalerez aussi de la performance sans fausse note d'Antoine Bertrand et vous admirerez le talent des gens qui ont travaillé pour les effets visuels du film. Par contre, vous ne le verrai sûrement qu’une seule fois.



Texte révisé par @Szaz22

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